13 septembre 2022
La ruée vers le cobalt en R.D.C : violences, trafics, prostitution, anomalies congénitales et travail des enfants dès 3 ans
Je commence une étude de la provenance de nos matières premières : pâtes céramiques prêtes à l’emploi vendues sous forme de pains ; poudres de roches et de minerais raffinées constituant la base des glaçures, ou utilisées à des fins opacifiantes et colorantes.
L’idée est de ne pas nier l’impact sociétal et environnemental de l’extraction, la transformation et le transport de toutes ces poudres qui nous sont livrées en quelques jours après seulement quelques clics.
Nous ne disposons pas d’information sur la provenance de nos matières premières dans les catalogues des fournisseurs ni sur les fiches descriptives des produits figurant sur les sites internet marchands.
La (re-re-re) lecture des Fiches Technique et Fiches de Données de Sécurité n’apporte pas d’information.
Je voulais commencer par l’oxyde de cuivre parce que j’ai la vague idée que ça ne doit pas être très beau pour les populations locales et la biodiversité.
Parce que ce colorant bleu puissant a beaucoup de succès dans les productions actuelles :
- utilisé directement en « jus » d’oxyde ;
- introduit en colorant dans les bases de glaçures ;
- composant incontournable des colorants noirs tous prêts (en complément du fer et du chrome) ;
- additionné massivement pour la coloration en bleu des pâtes à porcelaine vendues toutes faites ou préparées maison (pour le nériage, les bijoux, voire même le tournage).
Parce que le sujet « extraction du cobalt » prend une toute autre dimension depuis que la demande mondiale a explosé afin de servir la hausse fulgurante de production de batteries au lithium (de téléphones, de voitures etc.). Le sujet devient donc très visible.
J’ai ainsi trouvé un article vraiment très intéressant, rédigé par Fleur BROSSEAU sur le site trustmyscience.com (en français (2).
L’article est lui-même basé sur une publication extrêmement documentée du New Yorker datant de mai 2021(3), en anglais donc. L’auteur de l’enquête est le journaliste et reporter Nicolas Niarchos, qui contribue également au TIME, Guardian, New York Times et Nation. Il est mentionné à l’époque qu’il prépare la parution d’un ouvrage dédié à l’industrie du Cobalt mais je n’en ai pas encore trouvé la trace.
Je ne souhaite paraphraser ni l’article en français qui donne un très bon résumé, ni l’article en anglais qui est très long (plus de 50 000 signes). Et ce d’autant moins que certains faits relatés sont vraiment difficiles à lire.
Je vous invite donc à lire l’article en français afin de vous faire votre idée personnelle sur le sujet. Le lien vers la source américaine – l’article du New Yorker – est également fourni pour les anglophones.
Je citerai uniquement l’un des derniers paragraphes de l’article de Fleur BROSSEAU :
Bien sûr les « chaines d’approvisionnement » des céramistes artisanaux ou de loisir ne sont pas comparables à celles d’Apple en terme de quantités consommées.
Mais bon, autant commencer par balayer devant sa porte
1 : Selon la base de données de l’ECHA (Agence Européenne de la Chimie) H302 Nocif en cas d’ingestion, H400 Très toxique pour les organismes aquatiques ; H410 Très toxique pour les organismes aquatiques, entraîne des effets néfastes à long terme ; Carc. 1B : H350 Peut provoquer le cancer (inhalation) ; H341 Susceptible d’induire des anomalies génétiques ; Repr. 1B : H360F Peut nuire à la fertilité ou au fœtus ; Resp. Sens. 1 : H334 Peut provoquer des symptômes allergiques ou d’asthme ou des difficultés respiratoires par inhalation ; Skin Sens. 1 : H317 Peut provoquer une allergie cutanée
2. https://trustmyscience.com/republique-democratique-congo…/